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14/12/2018

Décider, est-ce diriger ?

Il ne semble pas y avoir de différences fondamentales à première vue. Le dirigeant est celui ou celle qui dirige, c'est-à-dire qui conduit, mène une entreprise, une opération, des affaires... Quant au décideur, c'est une personne physique ou morale habilitée à prendre des décisions. Il paraît évident qu'un dirigeant soit un décideur. Mais à y regarder de plus près, un décideur est-il toujours un dirigeant ?

Diriger, c'est gouverner, administrer, gérer, organiser, régir voire régenter. Diriger, c'est aussi inspirer, guider... Le dirigeant a l'initiative de..., conduit l'activité de..., exerce une action, une influence sur..., entraîne et contrôle. Le dirigeant peut ainsi porter le nom de responsable. Son pouvoir résidant dans cette possibilité d'agir sur..., dans sa compétence qui lui confère une autorité naturelle.

Décider, c'est régler, résoudre, trancher, arrêter, fixer, décréter. Décider, c'est aussi faire choix de..., opter, se prononcer sur..., se déterminer, parfois se résoudre à... Le décideur convainc, entraîne, persuade, pousse à agir. Le décideur peut ainsi porter le nom d'arbitre. Son pouvoir résidant dans cette possibilité de choisir, de porter un jugement, dans sa position qui lui confère une autorité hiérarchique.

Beaucoup de dirigeants ne sont-ils pas plutôt en fait des décideurs ? Parce qu'ils n'ont pas de pouvoir réel sinon le pouvoir de décision, parce qu'ils ne décident pas de la direction prise, parce qu'ils ne prennent pas d'initiative, parce qu'ils ne participent pas à l'entreprise, parce qu'ils ne contrôlent pas la situation, parce qu'en arrivant à cette haute fonction, ils ont atteint leur «seuil d'incompétence»

Et que dire quand ces décideurs n'assument plus leur pouvoir de décision, ou le détournent à leur profit ? quand ils n'osent plus trancher ? quand ils ne sont plus décidés, qu'ils manquent de caractère, de fermeté, de volonté ? quand ils ne cherchent plus à convaincre, à persuader... ? quand ils n'ont plus le choix ou que la solution leur est dictée ? quand leurs décisions ne sont pas suivies d'effet ?...

Indécision, impuissance, irresponsabilité... Il ne subsiste alors qu'une "comédie du pouvoir" faite d'airs assurés voire autoritaires, de luttes d'influences, de relations publiques... et privées, d'images de marque, etc. Et la perte de l'autorité, cette «supériorité de mérite qui impose l'obéissance sans contrainte, le respect, la confiance», prend l'allure d'une "démission", qui s'étend et devient collective.