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17/10/2014

Le ridicule d'un monde "trop bien !"

"On joue sans se poser de question. "N'est-ce pas comme le soulignait Le Monde 2, «l'une des formules toutes faites préférées des joueurs» de foot ? Un peu comme on travaille ou on vit sans se poser de question. Trop peur des réponses ou de l'absence de réponses, ou manque absolu de curiosité ? allez savoir. Sans compter, comme disait Philippe Muray, «les discours doucereux, onctueux des gardiens actuels du Bien», qui terrorisent.

Qui pourrait avoir le toupet «de ne pas trouver paradisiaque leur paradis, de ne pas sauter de joie devant les immenses démantèlements de leurs "avancées sociétales", de ne voir aucun progrès de la démocratie dans l'abaissement de tous (...), de ne croire en rien que le prétendu art contemporain (...) prolonge l'histoire de l'art, et de ne discerner aucun effet bénéfique de leur sacro-sainte "société ouverte" dans le tourisme de masse»... ?!

Non, "tout est bien", puisqu'on vous le dit ! Vive la modernité ! Y'a rien à jeter ! C'est à admettre en bloc. Emettre ne serait-ce qu'un doute, une critique vous expose à l'excommunication. "Archaïque", "réactionnaire", "populiste", "fasciste", etc., autant d'anathèmes jetés «dans le but qu'aucune question ne soit posée sur la réalité actuelle». Le regretté romancier, essayiste et pamphlétaire dénonçait ce «chantage ultra-violent».

Homo festivus, "l’agité du bocal" habitant cette «société de l'éloge et de la prosternation», toujours à trouver "génial !" n'importe quoi pourvu que ç'ait l'air de la nouveauté, se caractérise dans son angélisme par «son parler-bébé continuel, son narcissisme incurable, sa passion des contes de fées, son refoulement du réel (...), son illusion de toute-puissance, sa vision confuso-onirique du monde et son incapacité, bien sûr, de rire».

La gravité de cet admirateur congénital est à pleurer. Ces mines qu'il fait quand il s'écrie : "oh ! j'adore", "ch'uis fan", pendant que «ces briseurs professionnels de tabous, ces applaudisseurs de toutes les désinhibitions, ces bénisseurs de toutes les transgressions et ces encenseurs de toutes les violations d'interdits», bref les âmes damnées de notre époque l'aident à «croître et embellir en violence, en barbarie, en bestialité».

«Ces maléfiques» ne s'interdisent rien pour interdire l'examen de «leur œuvre» qui ainsi «étend ses méfaits», et pour «empêcher que leurs exactions soient connues en détail». Mais Philippe Muray annonçait sur Parutions.com le début de leur fin. Et il y aura œuvré ! en dessillant nos yeux sur ce «némonde» "géant !", "super !", "trop bien !", et en nous le montrant tel qu'il est : une immense «bouffonnerie qui ne se voit plus elle-même».