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18/05/2018

La pudeur ou le respect humain

Il y a des attitudes qui semblent ici ou là avoir disparu du comportement courant, comme la pudeur. Avant principe de bonne éducation, elle ne paraît plus de mise dans une civilisation où l'apparence l'emporte sur le fond, la représentation sur la réalité, l'émotion sur la raison... La personne pudique risquant ainsi d'être jugée : "coincée, renfermée, individualiste, dissimulatrice, asociale ou inadaptée".

La pudeur est d'abord pour la majorité des hommes cette gêne à se montrer nu. A voir certaines plages publicitaires ou du bord de mer, certains magazines ou films, de plus en plus de nos contemporains ne se gênent plus. Ils auraient tort : cela peut rapporter gros de s'exposer de la sorte. Mais que vaut l'étalage de la chair en comparaison d'un cœur et d'un corps mis à nu pour le seul être cher !?

La pudeur est aussi comprise dans le sens de respect des convenances, de décence. Elle s'apparente à un sentiment de honte, d'embarras, éprouvé à évoquer, «à envisager, à faire des choses de nature sexuelle», ou devant ce que la dignité interdit : faire de l'humain un moyen et non une fin. Mais "autres temps, autres mœurs", il est interdit d'interdire, y compris l'attentat ou l'outrage à la pudeur.

La pudeur véhicule également les notions d'honnêteté et de modestie. C'est ce qui empêche certains de se pousser du col, de surestimer leur mérite, de se vanter. Cette vertu est un handicap et même un défaut dans ce "grand marché" où il s'agit de "se vendre", de se mettre en avant, et où, comme il y a peu de l'impudeur à l'impudence, tout devient bon pour "se valoriser" et "dévaloriser" les autres.

La pudeur, c'est enfin à la fois faire preuve de réserve, de retenue quant à soi, et tout autant de délicatesse, de discrétion envers les autres. Cette tendance à vouloir faire parler, à soutirer des confidences, et ce goût pour s'épancher, déballer sa vie privée qui devient ainsi publique, sont les symptômes d'une curiosité maladive et d'un certain exhibitionnisme.

Mais le plaisir prime dans notre société de l'image, de consommation et des loisirs, et «Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir», alors vive le sans-gêne et les spectacles indécents qui blessent et offensent la pudeur ! Tant que le "Il n'y a pas de honte à…" dominera le "Vous n'avez pas honte de… !?",il est à craindre que ce monde soit toujours plus vulgaire, brutal, corrompu et obscène.