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30/11/2012

Des gènes pour guérir ou pour tuer ?

«Permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d'un égoïsme démesuréVoilà les propos tenus fin 2002 par Henri Caillavet, alors membre du Comité national d'éthique. Le Collectif contre l'handiphobie avait saisi le tribunal de grande instance de Paris et le jugement était attendu pour le 10 janvier 2003, précisait une brève parue dans un quotidien national. Finalement, le Collectif contre l'handiphobie sera débouté.

On pouvait mettre cette déclaration sur le compte de l'âge : Henri Caillavet avait en effet 88 ans. On pouvait également s'empresser de souligner qu'il parlait en son nom propre et n'engageait pas le Comité national d'éthique. On pouvait même y voir une tentative d'interprétation psychologique, hélas assez mince. Mais on pouvait le prendre aussi comme un point de vue scientifique, médical, moral et politique.

L'information n'a pas fait les gros titres. Est-ce parce que nos commentateurs n'en étaient pas plus choqués que cela, voire qu'ils partagaient cet avis, ou qu'au contraire ils ne voulaient pas donner d'importance à une prise de position scandaleuse et minoritaire ? Pourtant, cette déclaration pouvait dénoter un renversement incroyable. Dans le psychologisme ambiant, voilà que le dévouement devenait «égoïsme».

L'opinion qu'il n'est pas digne pour un "anormal" de vivre, ferait-elle progressivement son chemin ? Le principe de la dignité de la personne humaine (quelle qu'elle soit), se trouverait-il ainsi dévoyé et se retournerait-il contre elle pour peu qu'elle soit inadaptée ? Ce serait le retour de la sélection naturelle mais sous une forme arbitraire. La société décidant du sort des enfants à naître selon leurs aptitudes.

Mais ne souligne-t-on pas la joie de vivre de certains enfants handicapés pour obtenir nos dons afin de les guérir ?! Et néanmoins, dans le cas des maladies génétiques, ne passe-t-on pas dans le même temps au dépistage précoce des gènes caractéristiques, ne rendant d'ailleurs que probables ces maladies ?! Avec pour conséquence : le "tri" des embryons avant leur implantation in utero.

Car malgré les promesses, la thérapie génique demandera des décennies de recherches, peut-être davantage. Serait-il imaginable que d'ici là, la plupart des malades soient décédés et qu'une minorité d'enfants handicapés soit venue au monde ?! Le diagnostic préimplantatoire (voire prénatal un jour) accordant aux parents droit de vie et de mort, et pouvant donc rendre superflue la médecine : celle qui soigne et se dévoue.

05/03/2012

Consciences immolées à l'"Evolution"

Une femme pasteur de 66 ans à la retraite vient donc de donner naissance à des jumeaux. Souvenons-nous.

Une femme de 62 ans avait ainsi enfanté en 2001. C'était peut-être la première. Telle Sarah, la femme d'Abraham qui, raconte la Genèse, accoucha d'Isaac à l'âge de quatre-vingt-dix ans, le miracle s'était reproduit, si l'on peut dire, grâce à une médecine sans limites qui se prend pour le Créateur. Le gynécologue, témoin de ce prodige dans le domaine de la procréation gériatrique, n'avait-il pas dit : «C'est comme si j'avais accouché la Vierge Marie».

Et de fait on ne sut rien du père, ni du sexe du "petit Jésus", et tout ça aurait relevé de l'opération du Saint-Esprit si nous n'avions pas eu la preuve de la prouesse technique. Car prouesse il y a, puisqu'à longueur de médias, on nous rebat les oreilles avec ces "premières" qui se suivent, se ressemblent et finissent par nous donner le tournis. Vertiges de l’"amour" assisté par éprouvette interposée.

Seulement voilà, les premiers(ières) seront les derniers(ières), si l'on en croit l'enseignement biblique. A l'heure du jugement dernier, nous dit-on, les arbres seront jugés à leurs fruits. Et nous arbrisseaux fructifères qu'aurons-nous à présenter pour notre défense ? Nos fruits seront-ils ceux de l'amour ou ceux d'une Technique froide et aveugle qui ne mesure pas les conséquences de ses actes ?

La place de l'humain dans nos sociétés matérialistes est plus que jamais incertaine. Ici on allonge le délai légal de l'interruption volontaire de grossesse. Là, on s'interroge sur l'opportunité de stériliser les handicapés mentaux. Ici, on tend à "encadrer" (organiser ?) une euthanasie pratiquée couramment. Là, on rationne les soins en fonction de critères inavoués (inavouables ?). Etc.

Suffit-il que de nouvelles tentations et possibilités de les assouvir apparaissent pour qu'il faille s'y résigner ? Suffit-il de l'existence d'un intérêt pratique pour que le passage à l'acte suive inévitablement ? Suffit-il que nous soyons en accord avec nous-mêmes pour que nos choix soient légitimes ? En bref : la fin justifie-t-elle les moyens ? Et l'enfer n'est-il pas pavé de bonnes intentions ?

Sur l'autel de la soumission à l’"Évolution", le jeune Isaac, figure de l'humain innocent et sans défense, sera-t-il sacrifié ? Ou notre bras sera retenu par une sorte de divine providence qui nous fera revenir à la raison ? Un sursaut de conscience qui nous évitera de manger à nouveau le fruit défendu de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et d'être chassés un peu plus encore du paradis terrestre.