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19/09/2019

Chasser l'Artificiel, pour revenir au Naturel

Artificiels, ces feux... d'artifice de l'été qui s'achève. Ces fusées et compositions détonantes et étonnantes, brillantes et bruyantes. Lueurs éphémères, illuminations passagères qui s'évanouissent en fumée dans la nuit noire. Comme ces successions rapides, ces explosions d'images sur nos écrans : un vrai feu d'artifice ! Séduisant et fascinant, éclatant et éblouissant, aveuglant et trompeur. Poudre aux yeux. Ecrans de fumée.

Artificiels, ces produits fabriqués par la technique, et si souvent factices. Artificiels : lacs, lumière, fleurs, plantes, prairies, plages, ports, satellites, membres, organes, cheveux, froid, insémination, fécondation, textiles, colorants, arômes, parfums..., et jusqu'à l'intelligence. Artificiels, ces "paradis" où les narcotiques endorment, et les stupéfiants (alcool, tabac, drogues, etc.) étourdissent, engourdissent et paralysent.

Artificiels, ces plaisirs et ces besoins suscités par la société pour vendre ces produits qui le sont tout autant, et finissent en déchets. Ces objets sans objet, sans raison d'être, ces "gadgets" dans lesquels nous cherchons vainement le bonheur. Civilisation du superflu, de l'inutile, de l'accumulation et du gaspillage, du contenant et non du contenu, de l'apparence et non de la réalité, du confort et du bien-être de pacotille.

Artificiels, ces moyens astucieux, utilisés fréquemment pour corriger ou masquer la réalité, pour séduire ; ces ruses pour tromper sur la nature réelle d'une chose, pour déguiser ou cacher la vérité. Artifices de style, de calcul ; artifices cosmétiques, vestimentaires ; artifices politiques, juridiques. Combinaisons, leurres, subterfuges, mensonges dont on use et abuse. Prétextes avancés pour dissimuler les véritables intentions.

Artificiels, ces classements, ces interprétations, ces idées préconçues, ces opinions toutes faites, tout ce qui ne prend pas en considération les caractères naturels, le réel et le rationnel. Explications et jugements arbitraires, croyances, partis pris..., qui sont comme des emplâtres sur des "pensées de bois" : figées par l'intoxication de la société du spectacle et de la représentation, qui affaiblit le sens critique et moral.

Artificiel, ce monde qui manque d'authenticité. Ces manières affectées. Ces émotions feintes. Ces sourires forcés. Ces existences frelatées. Cette vie sociale faite de faux-semblants, de simulations et de simulacres. Tout ce qui est contraint, outré, surfait, faux... Et pourtant, il se pourrait bien que pour notre équilibre, celui de la Nature et de la Démocratie, il devienne vital de chasser l'Artificiel, pour revenir au galop au Naturel.

18/07/2012

Après nous le déluge !

C'est mi-juillet que débute vraiment la trêve de l'été, un peu comme il y a une trêve des confiseurs lors des fêtes de fin d'année. Le temps est alors au beau fixe. L'activité économique tourne au ralenti. Et la saison n'est pleine que pour les professionnels du tourisme. Ailleurs, c'est la belle saison, celle du farniente, mais aussi peut-être de la découverte et de la rencontre.

Cela commence bien sûr par le 14 juillet, cette Fête nationale qui se limite à des défilés militaires et des cérémonies qui sentent la naphtaline, à des bals populaires qui sentent le roussi et à des feux d'artifice qui sentent le pétard mouillé. Voilà comment nous commémorons la prise de la Bastille, épisode peu glorieux mais fondateur comme l'on dit d'une République qui elle commence à sentir le réchauffé.

La révolution technologique prévaut sur la Révolution. Les idéaux en moins, elle agit plus sûrement sur les esprits que tout grand soir sans lendemain. Dans notre confort "demi-mondain", bien assis sur les principes de nos ancêtres, nous profitons de la vie en nous disant : "Après nous le déluge !", les doigts de pied en éventail, suant à souhait et luisants d'huile solaire.

Ah ! comme il est bon de ne rien faire quand tout s'agite autour de soi. Oui, mais à part la mer, rien ne s'agite, si ce n'est ces hyperactifs qu'on enverrait bien consulter un psychiatre. Vautré sur le sable, aligné avec ses congénères en rangs d'oignons, l'estivant avachi somnole et son apathie n'a d'égal que son manque d'imagination, de curiosité et de volonté.

Pourtant, que la montagne est belle, comment ne pas avoir envie de la gravir et de voir ce qu'il y a de l'autre côté ? L'escalade symbolise cette soif de découverte et d'authenticité qui trouve dans les vacances le temps d'être étanchée. Le touriste n'est alors plus seulement amorphe et passif. Il part à la rencontre des pays et des paysages, des habitats et des habitants... Il est le citoyen nouveau du monde.

Et ce citoyen, plus rebelle qu'il n'y paraît, ne semble pas relever d'une révolution brusque et superficielle, mais plutôt d'une évolution lente et profonde qui s'enracine dans un désir de comprendre et de participer. Les deux principes peut-être d'une République à renouveler, où tout tendrait à la vérité et à l'idéal de démocratie. Pour qu'après nous, ce ne soit pas le déluge.