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16/12/2020

Le Noël des familles

Bientôt Noël. Cette fête chrétienne qui tire son origine de la naissance d'un enfant pas comme les autres, est avant tout une fête familiale qui réunit les générations autour d'un sapin, d'une crèche, d'un feu de cheminée, d'une table, de bougies, de chants... et de cadeaux.

Les plus beaux Noëls sont évidemment ceux de notre enfance, Chaque détail est inscrit à tout jamais dans notre mémoire. Tout commençait avec l'achat du sapin dont l'odeur de la sève éveillait en nous une envie de nous perdre en montagne dans une forêt d'épicéas et de nous coucher sur un lit d'aiguilles craquantes et dorées.

La décoration réalisée ensemble était déjà l'occasion d'une fête. Nous déballions précautionneusement les santons et les boules en chantant et en nous chamaillant. Chaque élément trouvait sa place dans un ordre immuable. Et les guirlandes montaient en longues volutes vers l'étoile au faîte de l'arbre vert.

L'attente commençait. Les allers et retours à l'école sous les illuminations des rues se faisaient en état d'ivresse légère. Et nous arrivions ainsi, entre rêve et réalité, à la veillée. La belle nappe, la belle vaisselle solennisaient l'instant et les bougies éclairaient les yeux et les visages d'une douce et changeante lumière dans la pénombre.

Le feu crépitait dans la cheminée et, fascinés, nous regardions les flammes danser. Les chants traditionnels s'élevaient et nous élevaient. On ouvrait le champagne. Et le menu, toujours le même, avait le goût du bonheur. Les chandelles et le temps coulaient trop vite. Il était déjà temps d'aller se coucher.

Après une nuit agitée, nous accourions vers le séjour. Dans l'étroit espace entre les montants de la porte entrebâillée et du bâti, nous apercevions nos parents aller et venir. Ils disposaient les paquets, déposaient le petit Jésus dans la crèche, allumaient les guirlandes. Nul n'était besoin de croire au père Noël pour ajouter au merveilleux.

Enfin, nous nous précipitions sur les jouets tant espérés. Nous recevions et nous donnions ce que nous avions réalisé nous-mêmes ou acheté avec attention. C'était la joie. Nous riions, nous nous embrassions. Et dans la fraîcheur du petit matin, en robe de chambre ou pyjama, tous encore fripés de la nuit passée, nous réalisions ce qu'est une famille et nous rendions grâce.

19/09/2019

Chasser l'Artificiel, pour revenir au Naturel

Artificiels, ces feux... d'artifice de l'été qui s'achève. Ces fusées et compositions détonantes et étonnantes, brillantes et bruyantes. Lueurs éphémères, illuminations passagères qui s'évanouissent en fumée dans la nuit noire. Comme ces successions rapides, ces explosions d'images sur nos écrans : un vrai feu d'artifice ! Séduisant et fascinant, éclatant et éblouissant, aveuglant et trompeur. Poudre aux yeux. Ecrans de fumée.

Artificiels, ces produits fabriqués par la technique, et si souvent factices. Artificiels : lacs, lumière, fleurs, plantes, prairies, plages, ports, satellites, membres, organes, cheveux, froid, insémination, fécondation, textiles, colorants, arômes, parfums..., et jusqu'à l'intelligence. Artificiels, ces "paradis" où les narcotiques endorment, et les stupéfiants (alcool, tabac, drogues, etc.) étourdissent, engourdissent et paralysent.

Artificiels, ces plaisirs et ces besoins suscités par la société pour vendre ces produits qui le sont tout autant, et finissent en déchets. Ces objets sans objet, sans raison d'être, ces "gadgets" dans lesquels nous cherchons vainement le bonheur. Civilisation du superflu, de l'inutile, de l'accumulation et du gaspillage, du contenant et non du contenu, de l'apparence et non de la réalité, du confort et du bien-être de pacotille.

Artificiels, ces moyens astucieux, utilisés fréquemment pour corriger ou masquer la réalité, pour séduire ; ces ruses pour tromper sur la nature réelle d'une chose, pour déguiser ou cacher la vérité. Artifices de style, de calcul ; artifices cosmétiques, vestimentaires ; artifices politiques, juridiques. Combinaisons, leurres, subterfuges, mensonges dont on use et abuse. Prétextes avancés pour dissimuler les véritables intentions.

Artificiels, ces classements, ces interprétations, ces idées préconçues, ces opinions toutes faites, tout ce qui ne prend pas en considération les caractères naturels, le réel et le rationnel. Explications et jugements arbitraires, croyances, partis pris..., qui sont comme des emplâtres sur des "pensées de bois" : figées par l'intoxication de la société du spectacle et de la représentation, qui affaiblit le sens critique et moral.

Artificiel, ce monde qui manque d'authenticité. Ces manières affectées. Ces émotions feintes. Ces sourires forcés. Ces existences frelatées. Cette vie sociale faite de faux-semblants, de simulations et de simulacres. Tout ce qui est contraint, outré, surfait, faux... Et pourtant, il se pourrait bien que pour notre équilibre, celui de la Nature et de la Démocratie, il devienne vital de chasser l'Artificiel, pour revenir au galop au Naturel.