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30/01/2020

Une autre vision du monde

En ce début d'année, nos pensées se tournent d'abord vers ceux que nous aimons et ceux qui nous entourent. Et si avec les vœux que nous nous adressons, nous prenions la ferme résolution de changer notre regard. Une autre vision du monde, voilà ce que nous pourrions souhaiter peut-être à chacun d'entre nous. Que cette nouvelle année nous donne de voir les choses autrement.

Une autre vision du monde, ce serait corriger notre myopie, voire notre cécité. Ce serait voir plus loin que le bout de notre nez, prévoir. Et cette vision de l'avenir pour être claire, demande de ne pas juger à première vue, à vue d'œil, de sortir des opinions à courte vue. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste des buts à atteindre et de la finalité de l'existence.

Une autre vision du monde, ce serait changer l'idée que nous nous faisons du monde. Ce serait ne plus voir uniquement ce qui nous arrange, mais regarder sans complaisance et avec acuité la vérité en face. Et cette vision de la réalité demande de bannir toute vue arbitraire, sectaire, toute vue de l'esprit. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du réel.

Une autre vision du monde, ce serait rejeter toute vision. Ce serait combattre les illusions et leurs marchands qui en mettent plein la vue, et quitter toutes nos chimères. Ce serait ne pas nous arrêter à l'apparence, ne pas nous laisser abuser par les mirages. Et cette vision du "juste" demande de ne jamais fermer les yeux, de ne rien accepter les yeux fermés. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du Bien.

Une autre vision du monde, ce serait faire évoluer notre manière de voir, de concevoir, de comprendre les choses. Ce serait face à une question, examiner toutes les réponses et ne pas nous contenter de vues sommaires, de ne connaître que de vue. Et cette vision détaillée demande d'ouvrir l'œil, de garder les yeux grands ouverts. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du Tout.

Une autre vision du monde, ce serait tenter de percevoir les formes, les distances, les mouvements et les couleurs du monde, et d'en saisir toutes les nuances. Changer notre regard, ce serait au lieu de dévisager, fixer, lorgner, toiser, estimer, juger..., d'observer, d'étudier, de chercher, de découvrir, de contempler, d'admirer..., et peut-être d'imaginer un autre monde.

23/08/2013

On n'a pas fini de rêver

Fini de rêver, c'est la rentrée. Pourtant, il flotte comme un air de vacances prolongées. L'été se veut indien. Le soleil, contraint et forcé, voit son horizon se raccourcir, mais les peaux bronzées ne se font pas à l'idée de blanchir. Les esprits sont encore alanguis par la quiétude et les nez emplis des senteurs estivales. Les oreilles croient toujours entendre les bruissements de la nature qui s'endormait à la nuit tombée et les yeux demeurent éblouis par cette lumière qui ruisselait de ciels d'azur. Que ces heures furent douces et délicieuses.

Hier encore, nous nous promenions sur des rivages enchanteurs, nous nous prélassions au bord de l'eau, nous déambulions dans des ruelles de villages, nous marchions à l'ombre de forêts profondes, nous gravissions des pentes escarpées qui s'ouvraient sur de somptueux panoramas. Les vagues venant mourir sur les rochers, la mer frissonnant sous le vent, les glaciers s'effondrant des sommets argentés, les torrents dévalant les prairies étagées, les lacs se reposant au creux de leur écrin, tout est déjà loin. Peut-être les reverrons-nous l'année prochaine, si tout va bien. Toute une année à attendre, à ne plus voir que le mur d'en face et le passage dans la rue, à se résigner au vacarme de la ville et aux gaz d'échappement...

Bien sûr, il y a le rêve, celui que l'on fait éveillé, dont on se souvient et qui fonde nos projets. Il nous fait espérer à une autre vie. Celle qui nous permettra d'être toujours en vacances. Ah ! si je n'avais pas à "gagner ma vie", nous disons-nous en ces périodes de reprise. Plus d'horaires, plus de contraintes. Le choix de faire ce que l'on veut. Du temps pour lire, écrire, penser, pour visiter des expositions, assister à des conférences, aller au théâtre, à l'opéra, au cinéma, écouter de la musique, reprendre des études, s'occuper de ses enfants ou de ses petits-enfants, s'engager dans des associations, s'adonner à des loisirs, bâtir une maison, cultiver son jardin... Et là, comme devant ces paysages de vacances qu'on ne se lasse pas d'admirer, regarder passer le temps loin des laideurs, des puanteurs et des rumeurs du monde. 

Mais fini de rêver, c'est la rentrée. Heureusement, il y a l'espoir de brumes évanescentes et de feuillages fauves, de neiges immaculées et de sombres sapins, de pluies fines et de rosées légères, de fleurs éphémères et de verts tendres. Heureusement, il y a l'espoir d'un nouvel été. Heureusement, il y a la vie et cette envie de continuer. On n'a pas fini de rêver.