04/02/2014
Voter est un devoir, être élu aussi
Cette année auront lieu en France des élections municipales et européennes. Les premières se tiendront les dimanches 23 et 30 mars. Il faut se souvenir qu'au début de ce siècle, les dimanches 11 et 18 mars 2001, les électeurs étaient appelés cette fois-là à voter pour leur maire et leur conseiller général. Et que déjà et comme à chaque consultation, il était à craindre de nouveau une augmentation de l'abstention.
Pour tenter de comprendre la raison de ce désintérêt, on évoquait alors "les affaires". Mais suivant l'opinion communément admise «La majorité des élus est honnête et dévouée». On aimerait évidemment connaître l'enquête qui permet d'aboutir à une telle certitude. Toutefois l'on peut affirmer qu'en effet parmi les élus qui n'ont pas de pouvoir décisionnel, c'est-à-dire la grande majorité des conseillers municipaux et généraux ainsi que des conseillers régionaux..., la plupart, dans l'exercice de leur(s) mandat(s), n'ont sans doute rien à se reprocher. Mais au delà, les citoyens voudraient être sûrs du désintéressement des élus, de leur volonté de rechercher le bien commun et de servir l'intérêt général. L'ambition personnelle à elle seule ne peut justifier pour nombre d'électeurs une candidature. Croire aux motivations souvent nobles avancées par les candidats, à leur sincérité, voilà bien la difficulté à laquelle est confronté l'électeur "échaudé" et revenu de tout.
De même, on avançait pour expliquer cette désaffection des urnes, l'impuissance des élus face, en particulier, aux lois d'une économie toute puissante. C'était ignorer toutefois la principale mission de l'Etat et des Collectivités, qui est de répartir et de redistribuer l'argent public afin de compenser les inégalités, et les déséquilibres engendrés par le libéralisme. Mais au delà, il est vrai que la complexité des problèmes contraint de faire appel à des collaborateurs et des fonctionnaires spécialisés ou à des intervenants extérieurs. Et, mises à part quelques réorientations politiques ou de circonstance, les choix s'imposent et les marges de manœuvre sont étroites. Le rôle de l'élu se trouve ainsi réduit à celui d'animateur ou d'intermédiaire dont les électeurs voient mal la nécessité. Qui plus est, les domaines d'intervention des Collectivités sont en grande partie constitués d'obligations légales, ce qui entraîne la disparition de débats authentiques et bien souvent l'unanimité sur la plupart des délibérations. D'où un sentiment d'absence d'enjeux véritables.
Devant cette double suspicion d'avidité et d'inutilité, il paraissait insuffisant d'en appeler au sens civique, il fallait rétablir la confiance. Et comme il y a treize ans, cela ne semble possible qu'en assurant le rééquilibrage des pouvoirs, le non cumul des mandats et fonctions, la transparence totale et le contrôle effectif des décisions et des finances publiques, l'information impartiale et la participation réelle du citoyen... Ce n'est qu'à ces conditions qu'on pourra ensuite rappeler ce dernier à ses devoirs.
10:02 Publié dans Démocratie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections municipales, 23 et 30 mars 2014, électeurs, voter, maire, consultation, abstention, désintérêt, les affaires, l'opinion, pouvoir décisionnel, conseillers municipaux, mandat, les citoyens, désintéressement des élus, rechercher le bien commun, servir l'intérêt général, ambition personnelle, candidature, motivations, candidats, sincérité, désaffection des urnes, impuissance des élus, lois d'une économie toute puissante, principale mission de l'état et des collectivités, répartir et redistribuer l'argent public, compenser les inégalités et les déséquilibres, libéralisme, complexité des problèmes, spécialisation, les choix s'imposent, marges de manoeuvre étroites, rôle de l'élu, animateur, intermédiaire, domaines d'intervention, obligations légales, disparition de débats authentiques, unanimité sur la plupart des délibérations, absence d'enjeux véritables, suspicion d'avidité et d'inutilité, sens civique, rétablir la confiance, rééquilibrage des pouvoirs, non cumul des mandats et fonctions, transparence totale, contrôle effectif des décisions et des finances publiques, information impartiale, participation réelle du citoyen | Facebook |
16/07/2013
Science-fiction ?
Tout ce qui n'est pas établi sur des bases fermes, est facile à ébranler. Sur quoi sont établies notre civilisation et notre définition de l'homme ? La civilisation, d'après le dictionnaire, est l'ensemble des caractères communs aux vastes sociétés considérées comme avancées ou l'ensemble des acquisitions des sociétés humaines (opposé à nature, barbarie). «Tout ce que l'homme a (...) ajouté à l'Homme» disait Jean Rostand.
Quant à l'homme, ses principaux caractères spéciaux sont la station verticale, la différenciation fonctionnelle des mains et des pieds, la masse plus importante du cerveau, le langage articulé, l'intelligence développée, en particulier la faculté d'abstraction et de généralisation. Ajoutons la faculté d'adaptation : l’"aptitude à modifier sa structure ou son comportement pour répondre harmonieusement à des situations nouvelles".
Cette faculté-là, non spécifique à l'espèce humaine, est particulièrement recherchée dans un monde en constante et rapide évolution. Mais jusqu'où est-on prêt à aller pour limiter le nombre des récalcitrants, des "psychorigides" et des inadaptés (sans parler des inaptes et des malades mentaux) ? La difficulté de rééduquer les asociaux, les exclus, les marginaux pourrait-elle nous amener à des mesures plus efficaces en amont ?
La science permettrait-elle un jour d'exercer des "pressions de sélection" pour favoriser la mutation des individus et les rendre adaptables aux mutations de la société ? Et les progrès notamment en psychologie sociale et dans la connaissance du cerveau, accouplés aux progrès de la génétique, des biotechnologies et des nanotechnologies, pourraient-ils donner naissance à un homme nouveau, parfaitement adapté et discipliné ?
Mais cet homme nouveau - sélectionné, amélioré, conditionné, manipulé... - serait-il encore un homme ? Ou aurait-il perdu, comme de toute évidence le libéralisme, son visage humain ? Agissant plus par réflexe que par réflexion, diverti par les "usines à rêves", stimulé ou apaisé c'est selon par les psychotropes, préférant "ne pas savoir"..., il serait le membre idéal d'une société idéale, sans idéal, où régnerait le calme social et politique.
Une société où il serait ainsi possible - peut-on l'imaginer ? - de commander et contrôler à la perfection les processus sociaux, politiques, économiques pour le plus grand "bonheur" de tous, est-ce un rêve ou un cauchemar ? Est-ce la civilisation ou une forme de barbarie, une seconde nature contraire à la nature humaine et à «une existence conforme à la dignité humaine», pour reprendre la Déclaration des droits de l'homme ?
10:07 Publié dans Progrès | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : civilisation, définition de l'homme, nature, barbarie, jean rostand, adaptabilité, science, pressions de sélection, mutation des individus, mutations de la société, psychologie sociale, connaissance du cerveau, génétique, biotechnologies, nanotechnologies, homme nouveau, adapté et discipliné, sélectionné, amélioré, conditionné, manipulé, libéralisme, visage humain, réflexe, réflexion, usines à rêves, psychotropes, préférer ne pas savoir, société idéale, sans idéal, calme social et politique, commander et contrôler, processus sociaux, processus politiques, processus économiques, bonheur, rêve, cauchemar, seconde nature, nature humaine, dignité humaine, déclaration des droits de l'homme | Facebook |