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23/10/2018

Le respect que l'on doit à la vie

S'il y avait un point commun à beaucoup de commentaires sur les tragédies de New York et Washington le 11 septembre 2001, c'était bien cet effarement devant l'absence totale de respect de la vie de la part des terroristes - la vie des autres mais également la leur. Et l'incompréhension se mêlait à la peur devant ces actes barbares perpétrés par une élite intellectuelle qu'on croirait volontiers protégée de ces excès.

Il ne faudrait cependant pas oublier qu'une petite part des élites de nos pays occidentaux se retrouve elle-même dans des sectes ou des groupes à tendance sectaire ou extrémiste qui conjuguent souvent l'irrationnel et la violence. L'instruction ne préserve pas des fanatismes de toutes sortes et l'idéologie se saisit parfois des esprits les plus brillants. L'histoire est pleine de ces errements qui ne sont pas toujours des erreurs de jeunesse.

Dans nos sociétés désenchantées, on oublie l'importance qu'avait à une époque l'au-delà. Ni croyant plus assez, plus vraiment ou plus du tout, on en vient à ne plus comprendre ce détachement de la vie terrestre. Et pourtant d'autres en sont convaincus. Leurs actes ici bas n'ont de sens que dans la perspective d'une autre vie. Alors que pour nous ils sont souvent dictés par un intérêt immédiat sans évaluation des effets secondaires.

C'est ainsi que l'irresponsabilité, puis la déculpabilisation systématique et enfin l'impunité se développent. Cette tendance à pardonner également, sans qu'en face on le demande, on exprime de regrets. Et si l'on en vient à nous interroger sur nos principaux défauts, combien sommes-nous à mettre en avant des qualités en excès : trop bon, trop honnête, trop généreux, trop conciliant, etc. !?

Mais la bonne conscience ne permet pas de nous exonérer de la réalité des faits. Et avant de donner des leçons, peut-être devrions-nous procéder à un examen de conscience. Sommes-nous donc si civilisés que cela ? Sommes-nous donc si respectueux de la vie - qu'elle soit consciente ou non -, et si tant est que nous soyons capables de nous mettre d'accord sur une définition du respect, voire de la vie ?

Car à considérer les crimes contre l'humanité, les guerres mondiales, la course aux armements, certaines expérimentations, manipulations et pratiques "scientifiques" ou "médicales", les contaminations, pollutions et déprédations en tous genres, l'usage de drogues et de produits cancérigènes, l'insécurité routière..., notre civilisation paraît bien loin du véritable respect que l'on doit à la vie.

30/09/2014

Croire sans preuves, est-ce bien raisonnable ?

Croire au père Noël, c'est-à-dire "être très naïf, se faire des illusions", semble très répandu chez les adultes. Il faut dire que les "pères Noël" ne manquent pas, toutes ces figures paternelles ou ces fictions sécurisantes. Ces "pères Noël" de substitution pour grands enfants prolongent ainsi la naïveté infantile, celle des petits enfants encouragée par parents et vendeurs de cadeaux qui leur font attendre le père Noël comme le messie.

Montaigne avait gravé sur une poutre de sa librairie cette sentence : «Le genre humain est par trop avide de fables». Aujourd'hui, alors que l'interrogation de Montaigne «Que sais-je ?» ne semble plus tourmentée quiconque, tant des fanatismes de toutes sortes se développent un peu partout, les fables font plus que jamais courir les foules ; des leurres, des lièvres poursuivis avec obstination. "L'obstination est la plus sûre preuve de bêtise".

«La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien» aurait dit Socrate. Que savons-nous vraiment, avec certitude ? Et combien parlent sans savoir ! «L'appétit de savoir naît du doute» écrivait Gide. Combien ne doutent de rien ! Croire au père Noël, c'est ne pas douter et ne pas avoir envie de savoir, c'est croire tout savoir et "ne vouloir rien savoir", "refuser de tenir compte des objections, des observations…".

«Impossible de s'accrocher à rien ; tout a chaviré.» Nous pourrions reprendre mot pour mot cette phrase de Martin du Gard. Restent les illusions, à tout prendre, semble-t-il pour beaucoup, préférables à la réalité. Mais les illusions peuvent conduire au pire. Une "opinion fausse" ou une "croyance erronée" peut être dangereuse et malfaisante. Et est-ce mieux si elle «me console, me tranquillise, et m'aide à me résigner» (Rousseau) ?

Les contes pour enfants sont remplacés par d'autres contes une fois ceux-ci devenus grands. La "confiance", la "simplicité" "par ignorance, par inexpérience" sont remplacées par la "crédulité", la "confiance irraisonnée". Faciles à tromper, ils forment le «grand troupeau des hommes» que les joueurs de flûte ensorcellent avec leur petite musique qui leur promet monts et merveilles, et qu'ils suivent les yeux fermés, fascinés et confiants.

Mais rien n'est vrai. Et la musique envoûtante finit par sonner faux. Le charme est rompu, le réveil brutal. Quand ce n'est pas la mort qui met fin aux rêveries. Et peut-être est-ce mieux ainsi. Mais pour ceux qui ne veulent pas s'en laisser conter, seule la preuve doit compter. Ne rien accepter et affirmer sans preuves. Demander à ceux qui "demandent la confiance", de "produire des arguments, des raisons". Et mourir, mais "les yeux ouverts".