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01/10/2013

Devenir un homme digne de ce nom

«On entre, on crie et c'est la vie On crie, on sort et c'est la mort Un jour de joie, un jour de deuil Tout est fini en un clin d'œil» écrivait Voltaire. Voici donc l'existence humaine : un clin d'œil à l'échelle du temps. Autant donc tout faire pour que ce temps très court soit un moment de plénitude, en cherchant toujours à s'élever, à progresser, à s'améliorer. D'où pour l'enfant l'importance d'avoir des parents qui s'engagent à l’élever.

Car si élever un enfant, c'est-à-dire l’"amener à son plein développement physique et moral", c'est certes l'entretenir, le nourrir, le soigner, l'éduquer, le former, c'est peut-être aussi l'ennoblir. Pas seulement l'aider à grandir, mais le grandir. Et faire en sorte qu'une fois mûr, il puisse être libre le plus possible, décider vraiment de ce qu'il fera de sa vie. Ce qui est en fait, même dans nos "nations libres", le privilège que de quelques-uns.

Protéger leur enfant du nivellement par le bas qu'on soupçonnerait presque d'être voulu par la société, tel est le défi lancé aux parents. Et pour cela il s'agit pour eux de le considérer dès le début comme un être unique, sans précédent. Jamais vu avant donc, mais également qui ne sera plus jamais vu après. Puis lutter contre l'uniformisation en marche quand la garderie ou l'école le happe pour le préparer au monde, le socialiser.

Le Professeur Hubert Montagner cité par Laurence Pernoud dans son livre J'élève mon enfant chez Pierre Horay Editeur, note que «L'imitation des autres, les interactions et les jeux (...), donnent à chacun l'envie de faire comme l'autre, ou avant l'autre, ou encore mieux que l'autre». Le conformisme commence ainsi peut-être là, de même que la compétition, dans la crèche, la classe et la cour. Et sont même encouragés par des éducateurs.

Pour les parents qui souhaitent que leur enfant se distingue des autres sans se battre pour les places, les "bons points" et les "images", il leur faut lui éviter de "penser comme les autres" en le rendant capable de "penser par lui-même", et en même temps, le porter à penser aux autres au lieu de ne penser qu'à lui-même. Alain disait : «ma vraie devise d'homme : me penser moi-même le moins possible, et penser toutes choses».

Rien ne devrait pouvoir échapper à l'examen critique. Une éducation digne de ce nom devrait éveiller le désir de savoir, inciter à se poser des questions, susciter la remise en question. Faire que chez l'enfant l'ignorance crée un manque et qu'il ait toujours l'envie de le combler, de chercher à apprendre, à comprendre, à devenir meilleur, et qu'ainsi il puisse choisir, décider en connaissance de cause. C'est-à-dire : être un homme digne de ce nom.

01/03/2013

Sens dessus dessous

Les affiches s'étalaient en 2003. Et à moins d'être un saint ou aveugle, il était difficile de ne pas les voir, de ne pas les regarder. D'un côté, trois jeunes filles "ondulant" chacune près d'une barre métallique. De l'autre, deux jeunes filles portant de discrets gants de boxe alibi et faisant face à un jeune homme en caleçon court. La première affiche avait d'ailleurs déjà été utilisée lors d'une précédente campagne. Sans susciter de réactions.

Pourtant de "petits détails" auraient dû provoquer le courroux immédiat des féministes ou des associations familiales, dont quelques-unes finalement réagirent mais un peu tard. De face, de profil et surtout de dos, ces jeunes filles, à l'âge incertain, photographiées sous tous les angles mais pas sur toutes les coutures, posaient vêtues pour certaines d'un simple string, aussi peu voyant que possible. Les poses étaient suggestives, tout autant que les barres autour desquelles elles étaient lovées.

La pièce vestimentaire précitée découvrait les formes rebondies de ces demoiselles pas farouches, racolant le passant qui n'en demandait pas tant. Et les barres ainsi dressées, ressemblaient furieusement à celles des boîtes de strip-tease où se déchaînent des professionnelles bien de leur personne devant des mâles en furie. Tout cela à la solde d'une marque de sous-vêtements qui visiblement ne se cachaient plus.

«String time» nous disait cette marque, avec cette anglomanie si "tendance". C'est «le temps du string» ; la nouvelle mode. Et ajoutait-elle en slogan : «Be sexy». «Soyez sexy», c'est le mot d'ordre et il n'y a plus qu'à obéir. Le mal nommé cache-sexe n'est là en fait que pour mieux attiser la sexualité. Etre sexuellement attirant, exciter le désir de l'homme, voilà selon certains la vocation du "sexe faible", et ce dès la puberté.

Et de fait, les ventes de ce slip très réduit (pourtant longtemps rejeté par les femmes pour son manque de confort), explosent depuis 2000 en particulier chez les mineures (il y en a aussi pour enfants), sous l'influence directe selon des études de la pornographie. C'est même aujourd'hui le sous-vêtement féminin le plus vendu. Et des parents laissent faire. Comme ils laissent leurs adolescentes - dans leur obsession de plaire - se farder outrageusement, se parer de bijoux et s'habiller léger, court et près du corps.

Un corps qui se doit d'être bien modelé, ou alors remodelé : mince, ferme, musclé, bronzé... Pour répondre aux canons imposés de la beauté et aux impératifs de la séduction, selon des critères masculins. Réduites à "l'esthétique", transformées en objets de plaisir, livrées aux fantasmes sexuels de l'homme dominant, les jeunes filles devraient réagir comme ce collectif de banlieue avec son slogan : «Ni putes ni soumises !».