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09/04/2013

Espéranto = "Celui qui espère"

Quelle espérance pour l'Europe ? Ni l'euro, ni l'élargissement, ni même la  "constitution européenne" n'ont été capables de faire émerger une identité européenne. Ce "supplément d'âme" pourrait venir peut-être de grands projets susceptibles d'entraîner l'adhésion des peuples. On évoque ainsi une politique étrangère et de défense commune, une Europe sociale, voire judiciaire... ; mais on ne parle guère d'une langue européenne.

Pourtant elle existe déjà depuis longtemps : l'espéranto. L'association Espéranto-France en appelle d'ailleurs aux dons pour promouvoir cette espérance d'entendre parler la même langue aux quatre coins de l'Union européenne. Et une langue autre que l'anglais dont l'usage se répand dans les instances européennes en dehors de tout débat public, et dont la suprématie entraîne de fait un déséquilibre économique et social.

Selon l'association, «Tous les intellectuels européens doivent apprendre l'anglais s'ils veulent accéder à une certaine reconnaissance de leurs travaux». «Cette étude leur coûte beaucoup de temps et d'argent», tandis que leurs collègues anglo-américains «peuvent se concentrer à 100 % sur leurs travaux». «Nos spécialistes sont même jugés en priorité sur leur connaissance de l'anglais plutôt que sur leur compétence !» dit-elle.

Il existe également une discrimination linguistique à l'embauche, en particulier dans des organisations financées par l'Union européenne (UE). C'est ainsi que certaines offres d'emplois ne s'adressent exclusivement qu'aux «Native English Speakers». Exit les 84 % de citoyens européens n'ayant pas pour langue maternelle l'anglais. L'égalité linguistique est pourtant proclamée par l'UE, mais l'anglais s'impose, sans discussion.

L'espéranto pourrait être la solution. Cette langue créée vers 1887 par un Polonais, le docteur Zamenhof, est «facile et précise». Son orthographe est «phonétique» et sa grammaire «régulière, sans exception». «Toutes ses racines sont naturelles, puisées dans les principales langues européennes.» Ainsi l'apprentissage de l'espéranto serait sept à huit fois plus rapide que l'anglais, et ce dès le plus jeune âge.

En seconde langue, l'espéranto permettrait aux Européens d'échanger autre chose que des euros, et aux pays de l'Union européenne d'économiser 25 milliards d'euros par an selon le rapport Grin. «Mi amas la vivon» : en espéranto, c'est ainsi qu'on dit «J'aime la vie». L'espérance de l'espéranto, c'est que tous les Européens disent d'une même voix et langue : j'aime l'Europe.

02/10/2012

Le savoir, pour quoi faire ?

Avec la rentrée des étudiants, ce sont maintenant environ 15 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes qui apprennent, s'instruisent, étudient, se forment, se cultivent. Le savoir est la clé de la réussite scolaire et de la réussite professionnelle. Amasser, posséder des connaissances n'est cependant pas un but en soi. Encore faut-il savoir, vouloir et pouvoir s'en servir, mais pour quoi faire ?

On peut lire dans le projet éducatif d'un établissement catholique d'une grande ville française que celui-ci «poursuit des fins culturelles et la formation humaine des jeunes». Et un peu plus loin, un titre rappelle l'évidence : «Une école qui enseigne» ; un enseignement qui «contribue à former des adultes ouverts et responsables qui sauront trouver leur place dans la société». Mais est-ce une évidence pour tout le monde ?

Quant à la réussite, celle-ci «ne s'évalue pas sur le seul critère des notes, mais intègre également la capacité de l'élève à progresser, à s'investir dans une activité, à entrer en relation et à se préparer à une vie responsable. Dans cet esprit, les conseils de classe et les bulletins scolaires, les encouragements mais aussi, lorsqu'il y a lieu, les sanctions, sont considérés comme des moyens d'aider le jeune à se connaître, à progresser et à s'orienter».

Mais l'objectif final, quel est-il ? Cet établissement répond qu'il «ne transmet pas la culture comme un moyen de puissance et de domination, mais comme un moyen de communication et d'écoute de la voix des hommes, des événements, des choses. Il ne voit pas dans le savoir un moyen d'arriver au succès ou d'amasser des richesses mais un devoir de service et une responsabilité envers les autres».

Un grand établissement parisien renchérit : «Tout élève qui développe ses qualités, réussit scolairement, connaîtra un vrai sens à sa vie, une vraie joie s'il est tourné vers les autres. N'oublions jamais la parabole des talents et la nécessité d'être toujours attentif "aux petits" au sens biblique du terme».

L'école prend ici une dimension éducative où, avec les parents, la transmission de savoirs certes mais aussi de valeurs et de principes, repose sur la reconnaissance d'un héritage commun. L'école et nous-mêmes sommes les relais de la connaissance et de la sagesse accumulées depuis des millénaires. Le savoir pour soi n'est qu'une affaire de pouvoir et d'avoir. Le savoir doit être échangé, partagé, comme un don, un legs reçu puis rendu, comme on passe un flambeau. Le savoir doit être profitable, salutaire à tous : bienfaisant. Simple question de savoir-vivre, de volonté d'être utile et de s'acquitter de ses obligations. Quoi de plus normal qu'il soit beaucoup demandé à ceux qui ont beaucoup reçu.

Toutefois il reste une question. Dans notre "économie du savoir", celui-ci sert-il principalement à "faire le bien" ou plus précisément à "faire le maximum de bien et le minimum de mal" ?