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03/07/2018

Valeurs patrimoniales

Quoi de plus précieux que notre patrimoine ? Ces biens de famille acquis ou hérités qui ont plus une valeur sentimentale qu'une valeur pécuniaire. Et à la question de Lamartine : «Objets inanimés, avez-vous donc une âme (…) ?», la réponse est oui, celle de nos souvenirs et de nos ascendants qui demeurent ainsi vivants en nous, passés à la postérité, en attendant que nous-mêmes y entrions.

Mais quoi de plus précieux que notre patrimoine commun ? Celui accumulé au fil des siècles et constitué de livres, de peintures, de gravures, de sculptures, d'éléments d'architecture, de musiques..., enfin de toutes les œuvres de l'esprit humain qui forment les arts. Sans oublier les trésors artisanaux créés par nos ancêtres qui avaient le goût du travail bien fait.

Les connaissances et les idées font également partie de cet héritage commun pour peu qu'on les communique. La préservation du patrimoine historique et artistique sauve de la ruine et de l'oubli le génie de l'homme. Il en va pareillement pour le savoir et la pensée qui réclament tout autant d'être protégés et légués aux générations futures pour le progrès de la raison.

De même pour notre patrimoine environnemental, composé de la nature et des paysages façonnés par les hommes, ô combien fragile et menacé ! La pollution, la pression démographique… mettent en péril les équilibres fondamentaux. La conservation des sites, des espèces, la défense de l'environnement viennent de la prise de conscience que nous n'en sommes que les dépositaires.

Les traditions demandent aussi à être sauvegardées. Longtemps brocardées, certaines font un retour remarqué sur le devant de la scène depuis quelques années. Qu'elles soient populaires, religieuses, morales, elles sont une richesse pour l'esprit, un testament du passé, d'une façon de faire, d'agir ou de penser qui n'a peut-être pas tout perdu de sa justesse et de son intérêt.

Enfin, dans ce patrimoine commun, ne devrions-nous pas placer le génome humain ? Notre hérédité nous appartient mais certains "propriétaires industriels" cherchent à nous en déposséder. La transmission de nos caractères génétiques à nos descendants sera-t-elle soumise à manipulations ? Et nos valeurs - ce qui est vrai, beau et bien - se perdront-elles dans la succession ?

02/10/2012

Le savoir, pour quoi faire ?

Avec la rentrée des étudiants, ce sont maintenant environ 15 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes adultes qui apprennent, s'instruisent, étudient, se forment, se cultivent. Le savoir est la clé de la réussite scolaire et de la réussite professionnelle. Amasser, posséder des connaissances n'est cependant pas un but en soi. Encore faut-il savoir, vouloir et pouvoir s'en servir, mais pour quoi faire ?

On peut lire dans le projet éducatif d'un établissement catholique d'une grande ville française que celui-ci «poursuit des fins culturelles et la formation humaine des jeunes». Et un peu plus loin, un titre rappelle l'évidence : «Une école qui enseigne» ; un enseignement qui «contribue à former des adultes ouverts et responsables qui sauront trouver leur place dans la société». Mais est-ce une évidence pour tout le monde ?

Quant à la réussite, celle-ci «ne s'évalue pas sur le seul critère des notes, mais intègre également la capacité de l'élève à progresser, à s'investir dans une activité, à entrer en relation et à se préparer à une vie responsable. Dans cet esprit, les conseils de classe et les bulletins scolaires, les encouragements mais aussi, lorsqu'il y a lieu, les sanctions, sont considérés comme des moyens d'aider le jeune à se connaître, à progresser et à s'orienter».

Mais l'objectif final, quel est-il ? Cet établissement répond qu'il «ne transmet pas la culture comme un moyen de puissance et de domination, mais comme un moyen de communication et d'écoute de la voix des hommes, des événements, des choses. Il ne voit pas dans le savoir un moyen d'arriver au succès ou d'amasser des richesses mais un devoir de service et une responsabilité envers les autres».

Un grand établissement parisien renchérit : «Tout élève qui développe ses qualités, réussit scolairement, connaîtra un vrai sens à sa vie, une vraie joie s'il est tourné vers les autres. N'oublions jamais la parabole des talents et la nécessité d'être toujours attentif "aux petits" au sens biblique du terme».

L'école prend ici une dimension éducative où, avec les parents, la transmission de savoirs certes mais aussi de valeurs et de principes, repose sur la reconnaissance d'un héritage commun. L'école et nous-mêmes sommes les relais de la connaissance et de la sagesse accumulées depuis des millénaires. Le savoir pour soi n'est qu'une affaire de pouvoir et d'avoir. Le savoir doit être échangé, partagé, comme un don, un legs reçu puis rendu, comme on passe un flambeau. Le savoir doit être profitable, salutaire à tous : bienfaisant. Simple question de savoir-vivre, de volonté d'être utile et de s'acquitter de ses obligations. Quoi de plus normal qu'il soit beaucoup demandé à ceux qui ont beaucoup reçu.

Toutefois il reste une question. Dans notre "économie du savoir", celui-ci sert-il principalement à "faire le bien" ou plus précisément à "faire le maximum de bien et le minimum de mal" ?