Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/01/2022

A l'aube d'une année nouvelle...

Il n'est pas trop tard pour former encore des vœux. Et si nous nous mettions, à l'aube d'une année nouvelle, sous le haut patronage de Victor Hugo ? Lui qui voulait «être Chateaubriand ou rien» et mettait son art non seulement au service du Beau mais aussi du Bien et du Vrai. Rappelons-nous donc d'abord le poète qu'il était et quelques vers immortels qui nous parlent de la vie, l'amour, le monde, le temps, le souvenir et la mort.

«Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. (...)»

«… Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit ! (...)»

«(...) Je puis maintenant dire aux rapides années :

- Passez ! passez toujours ! je n'ai plus à vieillir !

Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ;

J'ai dans l'âme une fleur que nul ne peut cueillir ! (...)»

«(...) D'autres vont maintenant passer où nous passâmes.

Nous y sommes venus, d'autres vont y venir ;

Et le songe qu'avaient ébauché nos deux âmes,

Ils le continueront sans pouvoir le finir ! (...)»

Que l'année nouvelle vous offre la joie d'être attendus, la perspective de retrouvailles, la faveur d'un plein accomplissement dans votre vie sentimentale, familiale et amicale ;

qu'en ces jours où le soleil s'élève à nouveau dans le ciel, elle s'ouvre à vous radieuse, et soit illuminée du spectacle sans cesse renouvelé des Soleils couchants ;

qu'elle vous garde en santé et en paix et vous permette de cultiver cette petite fleur qui ne demande qu'à s'épanouir en chacun de nous et qui s'appelle l'espérance ;

qu'elle vous préserve de la Tristesse d'Olympio, vous accorde la liberté d'ébaucher vos rêves et vous apporte la tranquillité de l'âme dans la douce satisfaction des souhaits exaucés.

11/01/2021

"Il faut tenter de vivre !"

«Que sont mes amis devenus, Que j'avais de si près tenus Et tant aimés ? Ils ont été trop clairsemés, Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte.» La Complainte de Rutebeuf (XIIIe siècle), mise en musique et chantée par Léo Ferré, dit le bonheur qui fuit, sa fugacité. A l'entrée d'une nouvelle année, il semble approprié d'évoquer ce qui nous échappe, ce que nous ne pouvons retenir, conserver, comprendre, contrôler, éviter.

Que sont mes amis devenus ? Partis sous d'autres cieux, sur d'autres chemins, perdus de vue. L'amitié et l'amour sont ce qui peut arriver de mieux dans une vie. Mais fragiles, ils réclament d'être choyés comme des enfants. Et tout comme la santé, peuvent être compromis, détruits par des excès, des imprudences... «Notre vie ressemble à ces bâtisses fragiles» observait Chateaubriand. Toujours prêtes à s'effondrer, se briser.

Comme si cela ne suffisait pas, notre vie n'est pas seulement fragile, elle peut être aussi absurde. François Mauriac en exergue aux Chemins de la mer, retourne le couteau dans la plaie : «La vie de la plupart des hommes est un chemin mort et ne mène à rien. Mais d'autres savent dès l'enfance qu'ils vont vers une mer inconnue...». Et puis, assassin, «Le temps n'a point de rive. Il coule et nous passons !» dit Lamartine.

Même «Les dieux passent comme les hommes» constatait Renan. Dans notre monde, tout a une durée limitée, la fin n'est jamais loin. "La vie est courte", elle file comme le vent, s'enfuit, rien ni personne n'est éternel, nous le savons bien. Et ajoute Marcel Pagnol dans Le Château de ma mère : «Telle est la vie des hommes. Quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants».

Ils découvriront bien assez tôt que, comme Frédéric Schiffter, professeur de philosophie, le rappelait à ses élèves : «le Père Noël n'existe pas», «le marché ne fait pas de cadeau» et «la mort ne meurt jamais» (Pensées d'un philosophe sous Prozac aux éditions Milan). Et que «(...) tout n'est que vanité.» Cette «vanité et l'orgueil, écrivait Madame de Sévigné, qui sont proprement du vent». "Autant en emporte le vent" : rien ne restera.

Mais «Le vent se lève !... il faut tenter de vivre !» s'exclamait Paul Valéry dans son poème Le cimetière marin. Une année nouvelle se lève, tentons de vivre ! Tous les vents contraires à l'Homme, tentons d'y résister ! Et souhaitons-nous un amour constant, des amitiés solides, une santé robuste. Souhaitons-nous que notre vie soit "quelque chose" et d'aller vers des mers inconnues. Souhaitons-nous plus de joies que de chagrins.

30/01/2020

Une autre vision du monde

En ce début d'année, nos pensées se tournent d'abord vers ceux que nous aimons et ceux qui nous entourent. Et si avec les vœux que nous nous adressons, nous prenions la ferme résolution de changer notre regard. Une autre vision du monde, voilà ce que nous pourrions souhaiter peut-être à chacun d'entre nous. Que cette nouvelle année nous donne de voir les choses autrement.

Une autre vision du monde, ce serait corriger notre myopie, voire notre cécité. Ce serait voir plus loin que le bout de notre nez, prévoir. Et cette vision de l'avenir pour être claire, demande de ne pas juger à première vue, à vue d'œil, de sortir des opinions à courte vue. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste des buts à atteindre et de la finalité de l'existence.

Une autre vision du monde, ce serait changer l'idée que nous nous faisons du monde. Ce serait ne plus voir uniquement ce qui nous arrange, mais regarder sans complaisance et avec acuité la vérité en face. Et cette vision de la réalité demande de bannir toute vue arbitraire, sectaire, toute vue de l'esprit. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du réel.

Une autre vision du monde, ce serait rejeter toute vision. Ce serait combattre les illusions et leurs marchands qui en mettent plein la vue, et quitter toutes nos chimères. Ce serait ne pas nous arrêter à l'apparence, ne pas nous laisser abuser par les mirages. Et cette vision du "juste" demande de ne jamais fermer les yeux, de ne rien accepter les yeux fermés. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du Bien.

Une autre vision du monde, ce serait faire évoluer notre manière de voir, de concevoir, de comprendre les choses. Ce serait face à une question, examiner toutes les réponses et ne pas nous contenter de vues sommaires, de ne connaître que de vue. Et cette vision détaillée demande d'ouvrir l'œil, de garder les yeux grands ouverts. Souhaitons-nous de développer une vision plus juste du Tout.

Une autre vision du monde, ce serait tenter de percevoir les formes, les distances, les mouvements et les couleurs du monde, et d'en saisir toutes les nuances. Changer notre regard, ce serait au lieu de dévisager, fixer, lorgner, toiser, estimer, juger..., d'observer, d'étudier, de chercher, de découvrir, de contempler, d'admirer..., et peut-être d'imaginer un autre monde.